Je réfléchissais en chemin, quand vous marchiez dans une allée bondée, les gens s'effaçaient pour vous laisser passer.

Ou comment des inconnus disaient encore «à votre santé» quand quelqu'un éternuait, un reste de la peste bubonique. Un beau souhait de santé.

Et parfois, lorsque vous renversiez des citrons de votre sac d'épicerie, quelqu'un d'autre vous aidait à les ramasser. La plupart du temps, nous ne nous voulions aucun mal.

Nous voulions que notre tasse de café soit chaude et remercier la personne qui nous servait. Leur sourire en retour.

Pour que la serveuse nous appelle "chéri" quand elle déposait le bol de chaudrée de palourdes, et que le chauffeur dans la camionnette rouge nous laissait passer.

Nous avons si peur l'un de l'autre, maintenant. Si loin de la tribu et du feu. Seuls quelques brefs moments d'échange.

Et s'ils étaient la vraie demeure du bonheur, ces temples éphémères que nous construisions ensemble quand nous disions: «Asseyez-vous ici», «Allez-y, vous d'abord», «J'aime votre chapeau".
Danusha Laméris, Th