« Les Français ont envie de revoir des papillons et des abeilles, qui ont dramatiquement disparu. » C’est un véritable cri d’amour pour les insectes pollinisateurs qu’a poussé notre ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, le 13 avril sur la chaîne d’information continue iTélé. Un mois plus tôt, cette grande amie des abeilles avait pourtant tenté de torpiller l’amendement de deux députés PS qui réclamaient l’interdiction, à compter de janvier 2016, de tous les néonicotinoïdes, ces pesticides réputés toxiques pour… les butineuses.

 Tant pis si les scientifiques soupçonnent de plus en plus fortement cette famille de molécules, de 500 à 10 000 fois plus neurotoxiques que le DDT, de dézinguer nos ruchers. En vingt ans, le taux de mortalité dans les colonies est passé de 5 à 30 %, en moyenne. Deux études publiées la semaine dernière dans la très sérieuse revue Nature fichent un peu plus le bourdon. Non seulement elles confirment que les néonicotinoïdes sont mortels pour les abeilles, mais elles révèlent que ces dernières ont une préférence marquée pour les champs traités avec ces pesticides.
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