on devrait apprendre à prendre son temps
comme le font naturellement les arbres impassibles et grandioses
dans leur attente immuable d'un presque rien,
ce langage diffus qu'ils entretiennent avec les jours ;
on devrait apprendre à dialoguer avec l’impassible,
à lire ses lumières qui scintillent dans l’espace de l’écoulement,
dans l’absence de mouvement
et se perdre dans cette élévation qui rejoint
ce qui n’est plus d’aucun souffle, la paix d’un ciel azur ;
perdre son temps se confond alors avec une trouvaille,
une recherche d’un impossible vaincu ;
l’inébranlable et le figé
savent que la profondeur est dans cette retenue sereine
Pierre Cressant