Par Fabrice Nicolino

Le Sénat décide d’une commission sur la pollution de l’air. Après des dizaines de rapports et d’études. Dans le même temps, l’État subventionne des recherches sur le moteur hybride de Peugeot. Il faudrait agir, on blablate.

C’est une farce, et le fait qu’elle soit funèbre ajoute au spectacle. Après une semaine de tergiversations et de pics de pollution, la circulation alternée a finalement été mise en place lundi 23 mars en Île-de-France pour une unique journée. En attendant des vents providentiels. La pollution qu’on appelle aux « particules fines » ne cesse, depuis le début de 2015, de dépasser le seuil d’alerte, celui qui envoie à l’hosto les vieux et les souffreteux. C’est dans ce cadre si joliment dessiné que nos inutiles sénateurs viennent de décider une inutile et grandiloquente « commission d’enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l’air ». Les écolos de chez les pépères du palais du Luxembourg – au premier rang, la sénatrice EELV Leila Aïchi – sont parvenus à entraîner des élus de droite et de gauche et se vantent déjà d’avoir réussi une grande première. Car, en effet, disent-ils, « via Twitter, Facebook ou ce site, n’importe quel/le citoyen/ne pourra poser sa question à la commission » [1]. On voit le grand progrès.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article28218
Le résultat des réjouissances, tout le monde le connaît : Paris a été, mercredi 18 mars, la ville la plus polluée parmi 60 grandes agglomérations du monde entier. Davantage que la folle Shanghai. Il est vrai, amis sénateurs au ventre rond, qu’il faudrait, pour éviter cela, s’attaquer enfin à l’industrie, ce qui ne sera pas demain la veille. Leur Commission d’enquête ? On s’en tape.