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Chacun à un avant différent ...
Sauf exception, ce n’était jamais mieux “avant”
Par Bernard Gensane
Je suis membre d’un groupe de personnes relativement âgées qui fournissent des documents, personnels ou non, concernant les années quarante et cinquante. Je voudrais dire deux ou trois mots sur la photo ci-dessous, proposée par Anne Mazer. L’esthétique de cette photo est réelle. Sociologiquement, c’est un document formidable. Les réactions des membres du groupe furent de deux ordres. Les gens du nord étaient très sympas (pas vrai Bachelet, pas vrai Macias ?), il y avait une grande solidarité dans les corons. Ayant moi-même vécu, durant ma prime enfance, dans un milieu urbain légèrement amélioré par rapport à celui-là, je peux dire que ces appréciations sont parfaitement valables.
Maintenant, regardons bien cette photo. Il n’y a pas de tout à l’égout, vraisemblablement pas d’eau courante, l’isolation thermique est un concept inconnu à l’époque et j’imagine que cette maison dispose seulement d’un pauvre poêle, peut-être un feu continu. À part cela, comme l’observe un membre du groupe, il n’y a pas un papier par terre. Du nord de la Somme jusqu’au Danemark, la propreté régnait à l’époque, même dans des rues de terre battue. Le mari de cette dame qui tord sa “wassingue” (serpillère, déjà l’anglais nous avait envahi) en regardant le photographe est vraisemblablement mineur de fond. Les mineurs étaient logés pour un loyer plus que symbolique, ce que ne critiquait pas encore les bourgeois repus de la Cour des Comptes. Quand les fenêtres étaient murées, les impôts locaux étaient plus faibles. Derrière la blondinette, une veuve, de la Guerre 14-18 ou d’une silicose.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article40424
Tags : membre, d’un, groupe, photo
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