Dès que nous avons pu partir en Espagne, qui à cette époque, était presque aussi secrète que la Chine d'il y a 10 ans, nous avons filé. Ce Pays était encore sous la dictature de Franco et aller dans un pays sous Dictature, un petit frisson quand même. Ils ne parlaient pas la même langue que nous ...
Ca y est, nous avons passé la frontière le coeur battant et la première chose que nous remarquons ce sont ces énormes taureaux en haut de chaque colline, qui se découpent dans la lumière. Le premier achat qu'on ramène c'est un taureau noir en velours. Notre pensée s'était arrêtée sur l'idée que nous étions aux pays roi des taureaux, sans penser plus.

La première année où nous sommes allés au Portugal, toujours Franco et là-bas une autre dictature ... En Espagne, nous n'avons jamais échangé vraiment avec personne. Barrière de la langue, peur de blesser par trop de liberté ... Et pour aller au Portugal, on traverse la région de Cacéres qui est une région d'élevage des taureaux noirs, dans des prés secs, avec quelques arbres, une région merveilleusement sauvage avec ces magnifiques animaux paraissant si tranquilles et heureux. Mais, si nous n'avions jamais vu de corrida, nous savions comment finiraient les plus belles de ces bêtes.

Au Portugal, nos amis nous ont invité à une corrida privée, chez des gens qui élevaient des taureaux, les dictateurs étaient tombés et nous baragouinions le Portugais et les Portugais parlaient souvent très bien le Français. La corrida, au Portugal, n'a pas de mise à mort. Celle là c'était des jeunes hommes qui se mettaient en face et devaient coucher le taurillon. Ce que je n'avais pas aimé, c'est qu'avant, le taurillon  était coincé dans un passage et au-dessus des picadors l'excitaient avec des pics et j'avais été obligée de m'éloigner pour ne pas être désagréable.