Tu n’es plus capable de fermer les yeux.
À côté, des hommes des femmes sont abrutis dans des usines,
des enfants dans des écoles,
des pauvres dans des prisons,
des fous des folles dans des asiles,
des malades dans des hôpitaux,
des vieux des vieilles dans des hospices.
Tu as ouvert les yeux, tu as vu que tu ne pourras plus les fermer, que l’amour était rare.
Que fais-tu pourtant de tes coins qui délirent de tendresse infinie,
ouvrent tous les sens, toutes les vannes.
Les connaissances affluent avec les naissances.
Dehors le vent me fait du bien, les montagnes de vert.
Il sera bientôt midi. Rien.
Puis tu demandes : vers où allons-nous maintenant.
Philippe Haeck