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    « Un après-midi, à la distribution m’est parvenu Le Chant du monde… L’auteur, Jean Giono, j’en avais entendu vaguement parler à cause des films de Pagnol. A priori, ça ne me disait pas plus qu’autre chose, mais c’était un roman, ça valait tout de même mieux qu’une méthode de culture physique à l’usage des mutilés de guerre.

    Je me suis calé sur ma paillasse, enveloppé dans ma couverture… les doigts gourds, gonflés d’engelures… j’ai ouvert le livre… et voilà… je suis parti sur le fleuve « qui roulait à coups d’épaules à travers la forêt », et je n’en suis pas encore revenu.

    Le miracle ! Ma cellule lépreuse aux murs cloqués de moisissures a disparu. Je ne sentais plus le froid, la faim, les odeurs de latrines. J’étais avec Antonio et le Matelot à la recherche du besson au pays Rebeillard. Les odeurs, les images, les bruits de la nature jaillissaient à chaque page. C’était fort, vibrant, sensuel. Ca m’ouvrait d’un seul coup… toutes grandes les portes sur l’Art d’écrire. En même temps que Giono, je découvrais la Littérature. Quelque chose d’important a commencé pour moi ce jour de décembre 48, dans un cul-de-basse-fosse. J’ai compris tout ce qu’un écrivain pouvait m’apporter. »
    Alphonse Boudard, "Merde à l’an 2000", éditions Le Dillettante

     

     

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