En ce temps-là alors
on se réveillait le matin
sous des canonnades d'azur
des ruisseaux d'or
des écarlates
branle-bas !
Le jour se fracassait aux fentes des volets
Tous les parquets n'étaient que galettes de miel
Ah ! ce ciel ! ce ciel ! ce ciel !
Le soleil d'août fort comme un Turc
claquait les vitres des maisons
ivres soudain d'être d'agate
Trop de feux ! Ce ciel pur !
et ce filin de brise à l'ample cargaison
de thym
de serpolet
Ô ! senteurs ô parfums En ce temps-là, alors
de mes douze ans, de mes enfantines saisons...
Louis Calaferte