• Et si on en parlait justement !

    Par Philippe Bilger

    Quand Nicolas Sarkozy a été pour la première fois ministre de l’Intérieur et que j’ai approuvé ses coups de boutoir contre certaines pratiques judiciaires en effet discutables, on m’a reproché d’en parler trop. Quand il a fait cette campagne extra-ordinaire de 2007, j’ai été enthousiaste devant cette invention d’une droite gardant ce qu’elle avait de meilleur et s’enrichissant de ce que la gauche prétendait conserver par devers elle ; naturellement, on m’a blâmé parce que j’en parlais trop. Quand la promesse d’une République irréprochable s’est retrouvée dans l’enfer des vœux pieux et que la présidence de Nicolas Sarkozy a été ce que l’État de droit a subi de pire avec la complaisance d’affidés et de magistrats "dévoués", forcément on m’a fait grief d’en trop parler.

    Lorsque la vulgarité et le narcissisme de notre représentant suprême devenaient tels qu’ils occultaient ce que son action avait d’énergique et sa volonté de rassurant, on m’accablait parce que j’en parlais trop. Quand sa présidence menacée d’être largement défaite l’a conduit à puiser cyniquement dans le vivier du Front National, lui redonnant ainsi de l’ampleur alors qu’en 2007 il avait su le réduire substantiellement, apparemment j’en parlais trop. Lorsqu’au moment du choix, on ne m’a laissé à droite qu’une nouvelle candidature de Nicolas Sarkozy et, à gauche, l’attente d’un socialisme raisonnable et démocratique, j’ai franchi le pas, comme une multitude de Français pas plus socialistes que moi, et permis à François Hollande de battre un président déconsidéré, mais on m’a vertement repris puisque, semble-t-il, j’en parlais trop.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article26850

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