Des Deux-Sèvres à l’Ille-et-Vilaine, balade entre un moulin qui se construit et un autre qui travaille. Deux chefs-d’œuvre de la maison Croix.
« Ce qui me plaît chez Thierry Croix, c’est que je ne connais pas un mot sur deux qu’il emploie. Mais sa langue est jolie. Et je sens qu’on est du même bois. »
Christian Charny, le président de l’association « Redouna daus ales à la Gâtine » (Redonnez des ailes à la Gâtine) écoute parler le charpentier amoulageur. Amoulageur c’est quoi ? « C’est un gars devant une tour vide qu’il doit aménager pour produire de la force. »
Thierry Croix ne parle pas la langue de bois. Mais la langue du bois : sa science consiste à poser une éolienne d’aujourd’hui sur une tour du XVIIe siècle, quelque part entre les villages de Vernoux-en-Gâtine et Le Beugnon, dans les Deux-Sèvres.
Nous sommes sur une crête à 240 m, au-dessus du niveau de la mer. Il y souffle un vent de première main, propice à pousser les quatre vergues en bois lamellé-collé et les 76 m2 de voilure qui brasseront le bon air poitevin pour actionner les deux meules de silex broyeuses de grain. Livraison du moulin, prêt à tourner à quinze tours d’ailes à la minute ? En 2016 si tout va bien.
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