Par Yves Paccalet

Les fêtes de fin d’année. Certains rotent leur foie gras, d’autres adoptent la démarche de l’ivrogne imbibé de bulles, d’autres encore se contentent des Restos du Cœur et dorment sur un trottoir, dans une confortable boîte en carton. Quelques-uns partent en vacances. Ceux-là provoquent des embouteillages et contribuent au réchauffement climatique en faisant carburer leur bagnole, quand ils ne se retrouvent pas à l’hôpital après un accident de la route. Telle est notre civilisation : elle frémit devant le piranha ou le requin, qui ne menacent pas grand monde. Mais elle se réjouit de sa violence automobile et touristique, lesquelles causent bien davantage de blessés et de cadavres. Lorsqu’une tempête souffle sur la côte, les oiseaux se cachent dans les falaises et les poissons descendent au fond de la mer pour échapper aux tourbillons. L’Homo sapiens sort sa planche à voile ou marche sur la digue pour admirer les déferlantes. Il finit par les voir de très près.
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J’ai discuté avec des adeptes du « freeride » en hors-piste. Un peu comme des junkies héroïnomanes, ils s’imaginent tout-puissants. Ils sont persuadés qu’ils vont passer ; que ce rocher ou cette crevasse ne seront pas pour eux ; que l’avalanche attendra la conclusion glorieuse de leur « run » avant de dévaler. Pour certains, ce discours magique fonctionne. Les autres finissent démantibulés sous la barre rocheuse ou ensevelis sous la neige. La neige. La tentatrice. La fatale « dame blanche ». Blanche comme l’héroïne !