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Femmes de tous les Pays ...
Je ne suis pas une victime. Mais des millions de femmes le sont.
C’est un fait et non un jugement moral ou une essentialisation des femmes.
Et en moi, palpite la peur de toutes celles qui, dans les rues de milliers de villes du monde, marchent la tête baissée.
Celles qu’on suit, qu’on harcèle, qu’on viole, qu’on insulte, qu’on traite comme des intruses dans les espaces publics. En moi résonne le cri de celles qui se terrent, qui ont honte, des parias qu’on jette à la rue parce qu’elles sont déshonorées.
De celles qu’on cache sous de longs voiles noirs parce que leurs corps seraient une invitation à être importunée. Dans les rues du Caire, de New Delhi, de Lima, de Mossoul, de Kinshasa, de Casablanca, les femmes qui marchent s’inquiètent-elles de la disparition de la séduction et de la galanterie ?
Ont-elles le droit, elles, de séduire, de choisir, d’importuner ?
Leïla Slimani
Tags : qu’on, femmes, celles, rue, marchent
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