Cette céramique du VIIème siècle représente un joueue Maya en pleine action, genou à terre, le coude levé pour renvoyer la balle. Son corps est enveloppé dans un épais justeaucorps. Heureusement pour lui.
"Nous ne connaissons pas toutes les règles, mais on sait qu'on ne pouvait utliser que les épaules, la hanche, les cuisses, les bras ... et le ballon en caoutchouc était gros et très lourd (2 à 3 kg) et très dur. On pouvait s'y casser un os." dit Maurice Ruiz archéologue à l'université de Mexico.
A priori les Mayas ne jouaient pas pour le jeu. Le jeu de balle était un rituel en lien avec le cycle solaire. Le ballon représentait le soleil, en lutte contre les ténèbres, qu'il ne fallait pas laisser choir. Sur les terrains, installés au centre des cités, des marques au sol ou des anneaux circulaires (parfois placés à 8 m de haut) faisaient office de buts. Les perdants étaient-ils décapités comme le pensent certains spécialistes ? Pas sûr, même si le sang provenant de sacrifices humains ou d'automutilations était considéré comme un don nécessaire pour nourrir les dieux, qui régulent les cycles du cosmos ou du temps.
Un magnifique dossier de trône en calcaire, représente un dirigeant jouant avec son père ... décédé. "Chez les Mayas, le temps n'est pas linéaire. Il y a des liens entre le passé et le futur, le monde visible et l'inframonde des morts."
Exposition sur les Mayas, au musée du quai Branly
Papier de Philippe Richard
Ouest-France du 15.10.2014