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Gouvernements sans âmes ...
Par Philippe Bilger
Derrière ce débat qui revient de manière lassante pour fustiger les notes et déplorer les redoublements, on peut voir, comme le dit très bien Luc Ferry, quelque chose de "stupéfiant de niaiserie". Il est évident qu’il s’agit là d’un enjeu politique et, que même si la droite a aussi mis la main et l’esprit dans ce processus, la gauche, elle, est comme un poisson dans l’eau pour tout ce qui va encore plus déstructurer, mal égaliser et confondre le bon avec le moins bon. Non pas l’égalité du respect pour tous : ne pas brimer les meilleurs et encourager les pires, mais l’égalité du nivellement qui n’a que l’obsession de favoriser l’uniformité de l’échec pour tous.
Comme tout va mal dans le domaine de l’éducation, il est normal qu’on ne songe pas à remonter la pente mais à concevoir une action qui accompagne et favorise le déclin. Résister serait réactionnaire. Au-delà de ces polémiques où de prétendus experts font la leçon à des professeurs compétents, je perçois un mouvement infiniment plus ravageur sur le plan humain. Une conception grotesque de la laïcité a failli interdire l’installation d’une crèche à la mairie de Béziers, alors que les représentants des autres religions se disaient heureux de venir à son inauguration. Le Conseil général de Vendée, dirigé par le remarquable battant qu’est le Sénateur Retailleau, lui, n’a pas droit à une crèche à l’accueil de son bâtiment.
Ces diverses manifestations touchant aussi bien le scolaire que la religion comme culture manifestent qu’en réalité, on veut faire de notre société une collectivité de sécheresse, où aucune émotion ne sera accueillie, bienvenue. Celle de l’élève qui attend, qui espère, qui tremble et qui jubile.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article27410
Tags : l’egalite, bien, mal, d’un, creche
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