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Il faudrait une clameur nationale ...
Sur France Inter, clameur publique et service public
Par Antoine Perraud
Et soudain la clameur ! Une houle sonore, communicative, sur France Inter, vendredi 29 mai 2015 à 8h20, quand Martin Hirsch est interrogé en direct – la station s’est délocalisée depuis le petit matin à l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Magie de la radio. Jusque-là, l’auditeur avait perçu la réverbération inhabituelle du lieu. Ceux qui causaient dans le poste n’étaient pas confinés dans un studio : régnait une couleur sonore prometteuse…
Tout à coup, contre le directeur général de l’Assistance publique détricoteur de 35 heures, voici que le hourvari du personnel hospitalier s’impose aux oreilles et aux tripes de l’auditeur : fabuleux pouvoir d’évocation, récapitulant 1789, 1830, 1848, 1871, 1936, 1968, voire 1995 (contre un Alain Juppé qui n’incarnait pas encore l’option humaniste et modérée face à la menace lepéno-sarkozienne !). Sur France Inter, la fureur d’agir contre la réforme hospitalière imprime la cadence. Le cri du peuple sature l’espace. La voix experte et rassurante d’un patron se retrouve couverte par la masse tonitruante de ses subordonnés révoltés. Un son prérévolutionnaire envahit les ondes publiques. L’animateur de la matinale, Patrick Cohen, n’écoutant que son courage de Monsieur Loyal, réclame le silence et menace de tout arrêter : si les vociférations persistent, il ne sera plus question de l’hôpital à l’antenne.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article28629
Supporterons-nous longtemps que nos petites oreilles soient privées du son de la vie, tandis que de grandes oreilles se renseignent sur la moindre pulsation de nos existences ? La radio de service public n’a fait qu’illustrer, de façon criante, l’inégalité d’enregistrement qui règne en ce pays, où la voix du Tiers État n’a d’autre choix que d’être épiée ou comprimée.
Tags : clameur, réveillons-nous, inter, publique, oreilles
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