Par Jean-Luc Porquet

Mais qu’est-ce qui lui a pris ? Elle était contre, la voilà pour. Anne hidalgo, la maire de Paris, vient d’annoncer officiellement la candidature de sa ville aux J.O. de 2024. Pourtant, à peine élue, voilà un an, elle rappelait qu’elle n’avait « pas porté le projet d’une candidature de Paris aux J.O. dans sa campagne ». Mais Hollande l’a convaincue. Hollande adore les Jeux Olympiques : c’est bon pour le business, pour l’image nationale et internationale, ça donne au populo l’impression d’avoir un projet, d’aller de l’avant, d’ailleurs tout le monde va se mobiliser : les athlètes, le monde sportif, les entreprises, et même Arnaud Lagardère, qui est prêt à remettre ça, et même Jean-Vincent Placé, qui a voté pour en lâchant cette mâle déclaration : « C’est désastreux d’être toujours contre tout. Je suis pour les J.O. écologiques. »

 Des jeux écolos ! On dirait du Alphonse Allais proposant que les villes soient « construites à la campagne, l’air y est tellement plus pur »… car les Jeux, c’est des années de chantiers permanents, du béton coulant à flots, des villages olympiques par-ci, des centres médias par-là, un budget qui se veut « raisonnable », seulement 6,2 milliards, promet le Comité français du sport international, et l’on sait ce que valent les promesses en la matière. Qu’importe ! D’ici à l’été 2017, date à laquelle le CIO va choisir l’heureux gagnant, nous allons être gavés de bla-bla enthousiastes sur cet événement qu’on nous invitera à désirer de toutes nos forces, pas par chauvinisme, évidemment, nous sommes au-dessus de tout ça, pas seulement pour défendre l’emploi (parions qu’on nous en promettra 100 000 au minimum), mais parce que, comme vient de le dire le judoka David Douillet, toujours très inspiré : « Organiser les J.O. booste un pays et une société pour trente ans. » Demandez aux Grecs ce qu’ils en pensent…
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