Je rends grâce aux oyats sur la dune que les pèlerins de l’été vont piétiner.
A l’arbre sentinelle et à son ombre grêle sur le désert qui gagne.
Aux herbes asphyxiées qui s’échinent dans le ghetto des fissures.
Au rare bleuet survivant aux génocides des champs.
Au sang des coquelicots, ces réfugiés des terrains vagues.
Aux terrains vagues où la vague résiste sous la houle des graminées.
Après le passage des grandes marées, je rends grâce à ce qui reste.
A la fleur de sel sur le sable mazouté.
Michel Baglin