L’amour a commencé bien avant nous.
D’étage en étage, il glisse le long des nues,
scintille sur la goutte qui lentement se forme au bout de la branche,
puis roule au creux de nos mains.
L’amour vient d’en-haut.
Il est tout ce qui tombe, tout ce qui plie ou descend.
Le cœur va vers le haut.
Il monte comme la flamme.
Il aspire vers le haut pour le rejoindre à mi-chemin.
L’amour est simple.
Il dort dans les replis de nos travaux.
Entre nos gestes, entre nos pensées hésitantes,
il emplit tous les vides que nous laissons.
Il somnole sur les étagères.
Dans le désordre immobile d’une après-midi silencieuse.
Plus léger, plus libre et plus insaisissable que les brefs éveils
qui parfois nous traversent et font gémir nos chairs.
Philippe Mac Leod