Les enregistrements familiaux et les documents datant du début de la traite des esclaves sont assez rares, et une chaîne de documents ininterrompue racontant l'histoire complète de la famille d'une seule personne est encore plus rare. C'est ce qui rend Priscilla et ses ancêtres si uniques. Le 9 avril 1756, un navire appelé Hare quittait la Sierra Leone en direction de l'Amérique. À bord, des captifs, et ceux qui auraient la chance de survivre au voyage seraient des esclaves. Parmi ces captifs, une jeune fille de 10 ans a reçu le nom de Priscilla lorsqu'elle a été vendue au propriétaire d'une plantation de riz en Caroline du Sud.
Priscilla a passé toute sa vie sur la plantation et a donné naissance à 10 enfants. La vie de certains de ces enfants a également été documentée, ce qui devint une chaîne de documents ininterrompue de 250 ans menant à sa grande arrière-arrière-arrière-arrière petite-fille, Thomalind Martin Polite. Depuis qu'il a découvert l'histoire de sa famille, Polite est de retour en Sierra Leone en tant qu'ambassadeur sur la terre de son ancêtre.
En plus d'entreprendre ce qu'elle appelait un voyage spirituel, les archives de Priscilla éclairent également une partie souvent négligée de la traite des esclaves - la partie que les navires du Nord devaient jouer. Le Hare, le navire qui a amené Priscilla en Amérique, était basé à Newport, Rhode Island. En fait, l'État du Nord était l'un des ports les plus prolifiques quand il s'agissait du transport de captifs qui avaient été emmenés d'Afrique et amenés en Amérique. Bien qu'il soit facile de se pencher sur la question de l'esclavage en Amérique en tant que division nord-sud stricte, l'existence des archives de Priscilla a abouti à la publication d'un autre chapitre de la traite négrière.