-
La langue de bois ou faire l'autruche ...
Du parler gnangnan à la censure
Par Robert Chaudenson
Je m’amuse toujours de voir la binette des vedettes du Figaro en pensant au monologue de Figaro, le vrai, qui y déclare « Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs ». La vérole de la censure a même atteint désormais les sites de blogs, sans trop de mal d’ailleurs grâce aux Anastasies robotisées qui dispensent même de lire et de comprendre les textes censurés !
Je ne sais quel humoriste patenté (Mr Leeb peut-être) racontait, je ne sais où, qu’il ne pourrait plus aujourd’hui, faire les plaisanteries, qu’on peut juger racistes, qu’il faisait il y a dix ans, en imitant des accents africains ou asiatiques. La plupart des humoristes (Patrick Timsit par exemple) soulignent et souvent déplorent les effets de la pudibonderie actuelle (ce terme est inexact mais je n’en ai pas d’autre) qui finit par confiner au ridicule. Antoine de Caunes note, lui aussi, que bien des plaisanteries de l’époque de « Nulle part ailleurs » (époque Gildas) ne seraient plus admises dans l’actuel « Grand journal » de Canal+ où il officie, en se pliant lui même à ces diktats ; cette chaîne et surtout cette émission que j’ai regardée autrefois avec une certaine régularité, m’affligent de plus en plus par la recherche du jeunisme et un culte cupide de l’audimat donc de la publicité.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article28286
Tags : autruche, bisounours , censure, mots, parler
-
Commentaires