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Le parti de la majorité fait campagne, mais la campagne (française) - cuisants souvenirs du week-end… - ne lui est pas favorable. La campagne (électorale) a donc brutalement quitté le plancher des vaches - du Salon de l’agriculture - pour aller planter le décor ailleurs. A été choisie la ligne de front à la frontière de l’Ukraine et la Russie. Envoyer des troupes au sol n’est pas exclu, a déclaré Emmanuel Macron. Un coup de tonnerre. Cette déclaration tonitruante lui a valu la réprobation de l’ensemble du monde politique à l'échelon national, en même temps qu'un désaveu du reste de l'Occident.
Mais si le but était de changer de séquence médiatique, force est de convenir qu'il est atteint : on ne parle plus, ou presque, des agriculteurs réfractaires et l’on peut, une fois ce cadre posé, dérouler un scénario, dont le synopsis est très clair, on le croirait sorti d'un téléfilm de France 3 : nous sommes en guerre, souffle sur la France l’esprit de Munich. D’un côté, le gentil et courageux Emmanuel Macron. Il est Roosevelt, l’artisan du jour le plus long. À la tête des alliés qu’il n’a pas, il enverra les GI français sauver l’Ukraine.De l’autre, la méchante et lâche Marine Le Pen, mi-Daladier, mi-Pétain, entourée de sa meute de collabos que l’on pointe du doigt pour intelligence avec l’ennemi. Puisque la reductio ad hitlerum ne fonctionne plus, va pour la reductio ad putinum.
La martingale a du reste déjà fait ses preuves. Au débat d’entre-deux-tours, en avril 2022, Emmanuel Macron avait attiré Marine Le Pen sur ce terrain : « Quand vous parlez de la Russie, vous parlez à votre banquier », faisant allusion à un prêt contracté auprès d’une banque moitié tchèque, moitié russe en 2014… parce qu’aucune banque française ne voulait concéder de prêt au RN ; mais ça, Emmanuel Macron ne l’a pas précisé.