La France vieillit et cela ne devrait tout de même pas être un drame, bien au contraire, que la prolongation du temps de chacun. Mais cela pose des questions. "Prendre soin de nos aînés, c'est prendre soin de nous-mêmes" écrit Ralph Hababou pour qui "les seniors heureux font les sociétés gagnantes" . Le poids des cheveux blancs dans la consommation représente en effet un enjeu économique considérable.
La question du vieillissement c'est aussi celle de la dépendance et de la qualité de vie. "Les vieux feraient mieux de rester chez eux"  cette formule quelque peu provocante dit bien tout l'enjeu d'une heureuse campagne de la Croix-Rouge pour le maintien à domicile des personnes âgées.
La qualité du vivre ensemble se mesure à l'aune du bonheur des plus faibles, pauvres, handicapés, vieillards.
L'appel humaniste du vieillissement est aussi un appel à réfléchir sur la citoyenneté des personnes âgées. Maintenir un sens à sa vie, goûter un sentiment de bien-être, avoir une place dans la société : cela appelle un changement de culture, autant dans les structures d'hébergement que dans les modes de vie des familles.
La fin de la vie, c'est toujours la vie. Et elle mérite autant d'attention que ses débuts. La reconnaissance et l'affection coïncident avec une nécessité économique et sociale ... Si la morale ne suffisait pas à mobiliser les esprits et les moyens de la société, il reste l'argument de l'égoïsme : chacun doit prendre conscience qu'il sera demain dans la situation du vieux qu'il ignore aujourd'hui.
Extrait de l'éditorial Ouest-France du dimanche 26 octobre 2014