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La voyoucratie européenne ... j'adore ... quelle salade ...
Périco Légasse : les salades, le TAFTA et la voyoucratie européenne
Par Alexandre Devecchio
Alors qu’un rapport a révélé qu’une salade sur dix contiendrait des produits chimiques prohibés, Périco Légasse dénonce un système européen qui favorise les puissances financières au détriment des producteurs. Périco Légasse est rédacteur en chef de la rubrique vin et gastronomie à l’hebdomadaire Marianne qui a publié le 17 septembre un dossier intitulé À table citoyens ! Notre manifeste contre la malbouffe. Entretien.
Le Figaro : Selon un rapport de l’association environnementale « Générations futures », révélé par "Le Parisien", une salade sur 10 contiendrait des produits chimiques prohibés depuis des dizaines d’années. D’après cette ONG écologiste, 16 % des salades contiennent la trace de cinq produits chimiques interdits en France. Cela vous surprend-il ?
Périco Légasse : Non pas vraiment. La salade est un produit fragile au niveau de sa culture, car ses parasites sont nombreux et actifs, fragile au niveau du transport et fragile dans sa conservation. C’est le produit le plus proche de l’herbe, il craint donc tout, l’humidité, les écarts de températures, les manipulations brutales, etc. Il faut donc d’infinies précautions pour le préserver. Si l’on en cultive à petite échelle, avec de la main d’œuvre, comme cela est le cas pour des producteurs sérieux, notamment dans le Vaucluse, le problème ne se pose pas, mais à grande échelle, selon des méthodes intensives ou industrielles en vigueur, alors là ça craint. Il faut en effet que la plante soit le plus robuste possible et d’un aspect irréprochable, c’est pourquoi le productivisme se dote de moyens techniques et chimiques à hautes doses. La marge de bénéfice d’une salade étant dérisoire, il s’agit de ne prendre aucun risque économique. Donc en avant les pesticides ! Le problème est que ces pesticides contiennent des perturbateurs endocriniens, extrêmement nocifs pour la santé, et que la salade est un aliment qui se consomme cru et frais dans 99 % des cas. Ce qui signifie que le consommateur absorbe le poison en direct. Je crains que nos modes et nos mœurs alimentaires, de plus en plus soumis à des critères de prix et de temps, ne fassent qu’aggraver la situation. Surtout que c’est incolore et inodore. Quelle tragédie, quand on sait le symbole de vie que porte en elle une bonne salade cueillie au potager…
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article29446
Tags : salade, produit, perico, europeen, legasse
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