• Le camp du bien, le camp du mal ...

    Pour faire le buzz, mieux vaut être traîné par les pieds chez Marine Le Pen que chez Emmanuel Macron

    Gabrielle Cluzel

    La campagne est passée à la vitesse supérieure. Foin des arguties sur les annuités de retraite et les avantages du septennat, le « front républicain », renaissant de ses cendres comme un vieux tube des années 80 - Voyage, voyage, Ève lève-toi… et tutti quanti -, donne de la voix. Toutes les indignations sont bonnes à prendre, même médiocres, la grosse caisse médiatique se chargeant de faire monter la mayonnaise.

    Ainsi, mercredi, l’exfiltration d’une femme brandissant une pancarte accusatrice montrant Marine Le Pen et réunis dans un même cœur lors de la conférence de presse de la candidate a-t-elle suscité une immense réprobation. Sur Twitter, Christophe Castaner a donné le la : « Chez Marine Le Pen, la vérité qui dérange, on la sort par les pieds. » La polémiquscule était partie. Le soir, on ne parlait plus que de cela sur les plateaux télé. Même le débat -Bardella, sur BFM TV, s’y est attardé longuement. Un peu étrange, à tout le moins, pour une émission prétendant comparer les programmes des deux protagonistes.

    Personne, en revanche, pour s’étonner qu’une élue de la République - conseillère municipale EELV, en l’occurrence, puisqu’il s’agissait de Pauline Rapilly-Ferniot - aille perturber, en usant de subterfuges dignes d’une militante de l’UNEF, la conférence de presse d’une candidate à l’élection présidentielle, réservée à des journalistes dûment accrédités.

    Sur son compte Twitter, Pauline Rapilly-Ferniot s’étend sur son exploit - elle a, pour ainsi dire, tâté des geôles de Poutine, n’est-ce pas ?

    Depuis ce jeudi matin, une autre vidéo, prise celle-ci lors du passage d’ à Strasbourg, est devenue virale : pendant qu’Emmanuel Macron s’exprime devant la foule, deux homme exfiltrent un trublion… en le traînant à terre par les pieds. Et convenons que le pavé autour de la cathédrale, dans la vieille ville de Strasbourg, peut laisser plus de traces que le « marbre de luxe » qui « glisse plutôt bien » des salons Hoche, selon la description qu'en a fait ironiquement Pauline Rapilly-Ferniot elle-même au micro de BFM. Pourtant, ce Strasbourgeois réfractaire est resté anonyme, n’a pas été invité chez Apolline de Malherbe ni interviewé par BFM TV, n’a pas fait l’objet de trois papiers dans Libé et doit soigner seul ses bleus, s’il en a.
    https://www.bvoltaire.fr/pour-faire-le-buzz-mieux-vaut-etre-traine-par-les-pieds-chez-marine-le-pen-que-chez-emmanuel-macron/

     

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