Par Duval Gil Garcin

Au cirque, ce sont les acrobates que le public préfère. Les numéros de haute voltige sont de loin les plus prisés parmi les joies éphémères du cirque. La raison ? C’est qu’il s’agit du défi suprême : Se jouer de la gravité. Et cela tient à la loi de la pesanteur, l’irrésistible attraction des corps solides et liquides vers le bas, qui fait tomber la pluie, les joueurs de foot hollandais en quête de pénalty, les fruits trop mûrs, les bras des gens découragés et le vil métal dans les coffres-forts des banques.
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L’acrobate s’en balance du haut de ses agrès, habitué à voir se creuser les déficits budgétaires, le trou de la Sécu et la tombe de l’emploi qualifié, autant de fosses des Mariannes qu’il connait bien pour les avoir longuement explorées en tant que ministre puis président. Finalement, à le voir tout à son amnésie, à ses prouesses et à son brio, on se dit que ce n’est sans doute pas lui le plus dangereux. Il y a pire, bien sûr. Il y a, entre autres, un vieux lanceur de couteaux qui, avec l’âge, est devenu blessant, dangereux pour la démocratie comme pour les membres de sa famille qui l’assistaient dans son numéro. Le désarmer n’aura pas suffi. Celle qui tient les couteaux maintenant … Mais c’est une autre affaire. Quel cirque !