Ensauvagement: les contorsions impossibles de ceux qui nient la montée de la violence
Philippe Monguillot, chauffeur de bus assassiné pour avoir demandé à quelques usagers de composter leur titre de transport et de porter leur masque de protection ; Axelle Dorier, trainée sur plus de 800 mètres à Lyon pour avoir protesté après que les passagers d’une voiture aient percuté un chien ; Mélanie Lemée, gendarmé fauchée par un conducteur lors d’un contrôle routier. Trois histoires qui ont défrayé la chronique.
Et que dire des autres faits divers qui depuis s’enchainent et ont trouvé un écho relatif dans quelques médias qui considèrent que le coronavirus n’est pas l’alpha et l’oméga de l’information. Thomas, poignardé par un détenu à peine sorti de prison en Seine-Saint-Denis ; Augustin, jeune homme tabassé à Lyon pour avoir défendu deux jeunes filles ; Nicolas, père de famille à Brest roué de coups pour avoir demandé le silence à quelques jeunes alors que la nuit tombait ; Luane et Claire, frappées à Strasbourg pour avoir refusé de donner leur numéro. Et ces maires de Gironde ou de la Manche agressés dans l’exercice de leur fonction, ces conducteurs de bus ou de tram violentés à Dijon ou à Dugny, ces policiers pris à partie quotidiennement. Et récemment, ce couple et leurs deux enfants brutalisés par un automobiliste mal garé dans les rues de Saint-Denis.
70% des Français trouvent justifié le terme d’ « ensauvagement »…
Et alors que la colère monte contre cet ensauvagement de la société, le gouvernement pérore sur la pertinence des termes, les éditorialistes dissertent sur l’origine politique du mot, les politiques brandissent ces faits divers comme des totems ou les enterrent comme des tabous. Un
« kamasutra de l’ensauvagement » fustigé à juste titre par le Président de la République lui-même qui a appelé ses Ministres de l’Intérieur et de la Justice à davantage s’occuper du réel. Emmanuel Macron aurait-il compris, après trois ans et demi de mandat, que la force régalienne était au moins aussi importante que la bonne santé économique du pays ? Ou y a-t-il été amené par l’Ifop qui montre que 70% des Français trouvent justifié le terme d’ « ensauvagement » pour qualifier l’évolution de la délinquance et de la violence en France, avec des taux d’adhésion dépassant les 80% chez les sympathisants du parti présidentiel, de la droite ou de l’extrême-droite.
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