• Le métro, une image du monde sombre ?

    Par Philippe Bilger

    Le métro ne m’obsède pas et je rassure ceux qui pourraient penser que je le découvre comme un huron naïf. Il n’empêche que pour moi il est une source infinie de réflexion et de mélancolie. Non plus seulement, dans ce monde souterrain, pour l’incroyable dégradation du savoir-vivre et de la politesse de proximité. Il serait fastidieux d’évoquer les multiples signes qui viennent au soutien de ma perception et que chacun dans le quotidien peut remarquer s’il est aussi sensible que moi à la nostalgie et aussi peu doué pour l’indifférence.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article25795
    Je pourrais continuer longtemps ainsi à égrener tout ce qui constitue le métro comme une société en sombre. L’urbanité disparue. La fraude ostensible. La violence imprévisible. Une autorité qui se tait, s’efface ou se montre rarement, tardivement. Des personnes fragiles bousculées entre la vie et la mort. Des victimes à la résistance et au sang froid admirables. Une délinquance de précarité mais déjà performante. Une atmosphère, parfois, de cordialité et d’assistance. Entre gris clair et gris foncé, un monde où il ne fait pas bon vivre et où entre la multitude des incidents aimablement annoncés, il arrive que le métro marche et circule et que le service public donne cette douce confiance aux usagers d’un pays sur qui ils peuvent compter. J’aimerais avoir tort quand on me taxera de pessimisme.

     

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