les terres des morts sont comme des pays à part
blottis à l'intérieur des pays ;
ils ont leurs propres paysages,
leurs propres maisons aux architectures multiformes,
aux propriétaires invisibles,
leurs propres ruelles ensoleillées
d'un soleil de silence qui forme langage,
cette même langue qui court sur leurs pierres ;
ici le voyage s'immobilise,
ici l'impression de lointain s’empare de toutes nos forces
pour atteindre une puissance inégalée ;
et à chacune de mes promenades en leur coeur
j’ai retrouvé cette même contrée,
ce même décor,
cette même culture où les lieux environnants,
le pays réel, ne comptent plus,
ce même dégagement dans le ciel qui finit par dominer les sentiments,
qui finit par isoler de tout ;
le monde des morts est un pays
Pierre Cressant