Nommer le monde comme un don, c'est se sentir appartenir à la toile de la réciprocité. Cela vous rend heureux et vous rend responsable. Concevoir quelque chose comme un cadeau modifie profondément votre rapport à celui-ci, même si la constitution physique de la « chose » n'a pas changé.

Un bonnet en laine que vous achetez au magasin vous gardera au chaud quelle que soit son origine, mais s'il a été tricoté à la main par votre tante préférée, alors vous êtes en relation avec cette "chose" d'une manière très différente : vous êtes responsable d'elle, et votre gratitude a une force motrice dans le monde. Vous prendrez probablement beaucoup plus soin du "bonnet cadeau" que du "bonnet marchandise", car il est tissé de relations.

C'est le pouvoir de la pensée cadeau.

J'imagine que si nous reconnaissions que tout ce que nous consommons est le don de la Terre Mère, nous prendrions mieux soin de ce qui nous est donné.

Maltraiter un cadeau a une gravité émotionnelle et éthique ainsi qu'une résonance écologique.
Robin Wall Kimmerer, l'amélanchier