"Un petit cabanon avait été ajouté à la maison de ma grand-mère il y a des années. Des planches étaient posées sur les solives du haut, et entre ces planches et le toit se trouvait un très petit grenier […] … Il n'y avait pas de fenêtre pour la lumière ou l'air. Mon oncle Phillip, qui était charpentier, avait très habilement fabriqué une trappe dissimulée […] … C'est dans ce trou que j'ai été transporté dès que je suis entré dans la maison. L'air était étouffant ; l'obscurité totale. Un lit avait été étendu par terre… Les rats et les souris couraient sur mon lit ; mais j'étais las, et j'ai dormi autant de sommeil que les misérables peuvent, quand une tempête a passé sur eux…"

C'est ainsi que Harriet Jacobs a décrit son échappée  dans son autobiographie publiée en 1861. S'inspirant de Jacobs, Simone Leigh nous a invités à transformer l'échappée en un symbole de courage, de résilience et d'agence pour les femmes noires. En réfléchissant à ces mots puissants et à cette invitation, je voudrais réfléchir aux pratiques historiques de la clandestinité et de la retraite pour protéger la vie des Noirs, pour rassembler des forces, pour survivre, pour inventer des moyens de créer des parents et des familles et pour préserver l'amour dans un monde sans amour. […].