Dans un moment où les mutations du travail sont telles que certains y voient un retour en arrière, tandis que d’autres jugent plutôt que nous serions à l’aube d’une ère faite d’autonomie numérique, de flexisécurité joyeuse et « d’Uberéussite », pour reprendre un slogan publicitaire qui couvre actuellement les murs des villes de France, comment imaginer le travail de demain ? 

Sera-t-il toujours plus instable, au point que la précarité devienne une composante « naturelle » du travail, ainsi que le prophétisait la fameuse phrase de Laurence Parisot, alors patronne du Medef : « La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? » Peut-on réinventer un monde post-salariat heureux ? Quels sont les facteurs qui transforment et déstabilisent le travail aujourd’hui et les acteurs qui façonnent le travail du futur ? Se dirige-t-on nécessairement vers un travail de plus en plus indépendant et de moins en moins salarié, et peut-on alors envisager qu’il s’agisse d’une émancipation vis-à-vis d’un lien de subordination salarial, ou cela ne peut-il constituer qu’une dépendance et une domination accrues ? Éléments de réponse en compagnie de trois interlocuteurs…
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