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Les bons partent, les Ruquier restent ...
par Philippe Bilger
Pour une fois je réagis avec beaucoup de retard mais je ne le regrette pas. La cause en vaut la peine. Il s’agit des égarements, des absurdes hiérarchies médiatiques. Comme, au sein même de l’univers des médias, l’excellence et le caractère unique et nécessaire sont relégués au profit d’une mousse people qui n’a pas la moindre incidence sur la qualité d’une émission.
J’avais pourtant regardé la "dernière" de "Ce soir (ou jamais !)" (CSOJ) le 20 mai 2016, avec la délicatesse finale de Frédéric Taddéï s’en allant avec élégance, sur la pointe de l’esprit et du talent. J’avais conscience du manque qu’on allait subir mais j’étais rassuré par le fait qu’on lui avait proposé quelque chose d’autre et qu’au fond, comme lui-même n’avait pas poussé de hauts cris, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes médiatique ! Pourquoi être plus royaliste que le roi, plus amer que l’intéressé lui-même ? Un soir récent, le hasard a fait que j’ai découvert une critique aigre et partiale sur CSOJ de la part de Caroline Fourest et, comme le narrateur de Proust ayant du chagrin bien après la mort de sa grand-mère, je me suis rendu compte alors à quel point nous avions perdu.
Cet éveilleur, cet animateur, cette indépendante et pluraliste intelligence gouvernait dans la souplesse et l’urbanité CSOJ qui constituait un havre miraculeux de liberté d’expression, de vive contradiction et d’allure médiatique sur des chaînes plus habituées au promotionnel hilare et vulgaire.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article31573
Tags : mediatique, csoj, Taddei, dictature, banksters
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