Belle Loire, muse des poètes rêveurs,
De ta longue chevelure vert amandine,
S’écoule en songe argenté, ta langueur divine
Qui va loin vers l’océan et ses profondeurs.
Tes méandres cachent des tourbillons rageurs,
Et tes bancs de sable doré, d’humeur taquine,
Sont tant de pièges en ta lande serpentine,
Qui défient les curieux d’un sort naufrageur.
L’été, tu flânes au soleil, rafraîchissante,
Souriant aux pêcheurs de ta manne bienfaisante,
Tu ris de leurs grandes barques aventureuses.
Mais l’hiver, tu te gonfles d’un très grand courroux.
Est-ce pour te venger de ces hommes trop fous ?
Est-ce pour les punir de tes eaux tumultueuses ?
Françoise Seylac