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Marche arrière toute ...
En marche… arrière
Par Yann Fiévet
Quel évènement ! Emmanuel Macron s’est fièrement mis sur orbite. Il crée le mouvement, son mouvement, en acronyme de ses initiales : En Marche. Le lancement, tapageusement annoncé comme discret, eut lieu à Amiens, « ville natale » et de jeunesse d’un homme qui se veut neuf en politique. N’en déplaise à ses premiers soutiens, il va être aisé de montrer qu’en fait de nouveauté l’entreprise macronesque se limitera à un ravalement de façade pour ne rien changer au gros œuvre d’un édifice de droite vaguement teinté de quelques valeurs de gauche maladroitement assumées.
Dans ce qui devrait être pris franchement pour un non évènement, tout commence par une belle cachoterie. Le ministre de l’Économie, en annonçant le 6 avril dernier, à Amiens, la création du « mouvement politique nouveau », s’est bien gardé de préciser qu’il avait reçu en la circonstance un important appui logistique, celui de l’un des clubs patronaux les plus influents, l’Institut Montaigne, créé en 2000 par Claude Bébéar, l’un des parrains du capitalisme français et figure tutélaire du groupe d’assurances Axa. La nouvelle association est de fait enregistrée à l’adresse du domicile privé du directeur de l’Institut Montaigne soi-même. Évidemment, cela contredit de façon majuscule l’affirmation de l’audacieux novateur selon laquelle il ne serait « pas à droite, pas à gauche ». On comprend alors beaucoup mieux que le patron des patrons, Pierre Gattaz, ait chaleureusement accueilli le lancement de l’incertaine fusée : une initiative « rafraîchissante », déclara-t-il sans vergogne et sans tarder.
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article31134
Tags : Macron, dictature du patronat, mouvement, arriere, marche
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