dissolution des corps dans le sommeil sublime,
comme si le corps se noyait dans notre âme,
devenait âme à son tour,
insensible soudain,
notre âme tout entière occupée au rêve,
réduisant le physique, l'anéantissant ;
et en même temps ces corps résistent,
agissent encore par signalements intermittents
au milieu de la nuit,
se rappellent à nos âmes vagabondes
par l'effet de leur poids ressenti
au milieu de l'engourdissement profond du sommeil ;
double phénomènes qui s'opposent alors
répétés chaque nuit inlassablement,
une lutte sans fin
Pierre Cressant