• Nous n'en sortirons pas vivants ...

    Le médicament l’illustre de manière éclatante : la chimie sauve des vies et nous garantit un confort sans pareil. Mais il y a un revers à la médaille. La chimie est partout, dans l’environnement et donc dans nos tissus organiques, puisque nous mangeons, nous buvons, nous respirons et nous touchons. Et les innovations permanentes de l’industrie - comme les nanoparticules, au développement récent - débordent les tentatives de régulation. L’eau illustre le problème. L’Agence de l’eau Adour-Garonne a mené plusieurs campagnes sur les résidus médicamenteux présents dans les eaux destinées à la consommation humaine. Sur 12 médicaments recherchés en 2007, 6 ont été détectés. De nouvelles études, en 2009 puis en 2011, ont affiné l’état des lieux. On a ainsi décelé de la caféine, de la carbamazépine (un antidépresseur) et du paracétamol dans les eaux souterraines de la région. Et du kétoprofène (un anti-inflammatoire) et de l’oxozépam (un anxyolitique) dans les eaux superficielles. "Les substances de synthèse sont omniprésentes. Elles se retrouvent dans nos organismes".

    L’origine de ces contaminations n’est pas très compliquée à déterminer. Les gens se lavent et urinent. Les pommades appliquées sur la peau comme les produits de dégradation des pilules contraceptives filent dans les réseaux d’assainissement, jusqu’à la porte des stations d’épuration. « Celles-ci ont été conçues avant tout pour les pollutions organiques et pour les produits phosphorés et azotés. Pas pour les polluants émergents, qui ne font pas partie des quelque 150 substances réglementées », explique Jocelyne Di Mare, responsable de la « stratégie médicamenteuse » au département des services publics de l’eau et des entreprises de l’Agence Adour-Garonne. L’eau épurée est reversée dans le milieu naturel. Avec les traces de médicaments. Y convergent aussi les résidus issus de l’élevage, peu avare en traitements - curatifs et préventifs - aux antibiotiques, par exemple. In fine, ces substances colonisent les lacs, les rivières et les nappes souterraines. « Les concentrations de médicaments dans les eaux sont très faibles, elles n’ont rien à voir avec les ratios thérapeutiques. On se situe entre 1 et 50 nanogrammes par litre (le nanogramme équivaut à un milliardième de gramme, NDLR), alors qu’on peut les trouver à 1 milligramme par litre dans les urines », précise Jocelyne Di Mare.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article26948

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