• Nous ne sommes pas des dieux, mais des animaux améliorés ...

    Le statut de l’animal

    Par Gérard Charollois

    Dans notre civilisation, l’homme - créé à l’image d’un dieu et seul doté de la capacité d’exercer son libre arbitre alors que les autres animaux sont totalement déterminés - se vit conférer par les religions et les philosophies rationnelles un pouvoir absolu sur la nature, simple décor, simple ressource, simple environnement mis à sa disposition pour son profit et son caprice. L’homme fut ce que lui enjoignaient sa religion et sa raison, à savoir, la terreur et l’effroi pour tout ce qui vit sur la terre, dans les eaux et les airs.

     Ce sont les avancées de la sensibilité, de la compassion, puis la lumière des sciences qui amènent, depuis deux siècles seulement, une prise en considération de la question animale. Jeremy Bentham (1749/1832) philosophe utilitariste anglais, observait à propos des animaux : « La question n’est pas de savoir s’ils parlent ou s’ils pensent, mais s’ils souffrent ». La révélation de la théorie de l’évolution des espèces, les découvertes de la paléontologie, de la génétique, de l’astrophysique provoquèrent des blessures narcissiques à l’orgueil humain. L’homme n’est qu’un être vivant doté de sensibilité, sur une petite planète finie, dans un vaste cosmos qui ne doit guère se préoccuper de lui. L’homme n’est le centre de rien et vaut par lui-même ce qui ne signifie nullement qu’il ne possède pas un droit légitime à vivre.
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article37819

    Ainsi, dans notre Droit positif, l’hommage du vice à la vertu est rendu sous réserve que la vertu ne contrarie pas trop le vice. Des décennies furent nécessaires pour l’adoption imparfaite et laborieuse d’un Droit protecteur de l’animal, Droit qui reste à édifier pour qu’il devienne intelligible. L’obstacle tient au poids politique de minorités arriérées qui nient le caractère sensible de leurs victimes pour mieux les maintenir en servitude et en défouloir de leurs pulsions. Combien de temps faudra-t-il pour que s’énonce un véritable statut de tout animal ? Combien de temps nécessitèrent les abolitions des jeux du cirque, de l’esclavage, de la question, de la peine de mort ? Que de crimes commis aux noms des traditions, des us et coutumes, des ignorances des foules !

    Nous ne sommes pas des dieux, mais des animaux améliorés ...

     


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