A bien y réfléchir, j’ai peut-être tort de parler de décadence à propos du monde occidental, Europe en tête.

Le terme me semble encore trop noble, trop antique dans l’idée pour coller à la réalité actuelle. Car il subsiste dans cette idée de décadence une connotation tragique.

Mais nous autres, il semble que nous n’ayons plus que le grotesque. Plus de grandiose, rien de sublime. Nous ne chutons pas, nous nous vautrons, en nous répétant combien il est bon et doux de se vautrer. Dans l’hilarité et l’indifférence générales, l’écrasante majorité de nos contemporains regarde tout ce qui est noble disparaître et appelle progrès l’ensemble des phénomènes qui la rend chaque jour un peu plus veule, un peu plus bête, un peu plus flasque.

L’avachissement, voilà le mot.

L’Occident, engrossé de trop de libertés, incapable d’idéal et de discipline, s’avachit pitoyablement.
Ariya S.