En 2007, la directive européenne 2007/45/CE déréglementait les formats d’emballage, à l’exception des vins et spiritueux. Une mesure censée « favoriser la libre circulation des produits » et « supprimer les obstacles potentiels à la compétitivité », en apparence anodine pour le consommateur. Finies les vieilles règles désuètes qui obligeaient à vendre le beurre en plaquettes de 125, 250 ou 500 grammes, le riz en paquets de 250, 500 grammes ou 1 kilo, l’huile par bouteilles de 1 litre, les yaourts ou les fromages blancs calibrés en pots de 100 grammes… Au nom de la liberté d’entreprendre, les rayons de nos supermarchés allaient enfin s’égayer avec un packaging innovant.

 Sauf que, comme Le Canard l’avait prédit en 2009, c’est le consommateur qui aura été le dindon de la farce. L’agroalimentaire aura réussi à lui faire acheter, sans qu’il s’en rende compte, les mêmes produits, mais plus chers. (Un peu le même principe d’arnaque que celui de la nouvelle tarification à la minute des parkings censée faire faire des économies aux automobilistes et qui en réalité se transforme en une augmentation de 10 à 25 % voire davantage selon les villes, Ndlr d’Altermonde) À moins de se munir d’une loupe pour repérer sur l’étiquette le prix au kilo ou au litre, impossible aujourd’hui de savoir si tel produit coûte plus cher que tel autre. On est au royaume du trompe-l’œil.
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