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Pétain et les ânes ...
Pétain et les ânes ...
“ A Verdun, le général Pétain ordonna de crever les yeux des ânes qui portaient le ravitaillement en première ligne. J'avais découvert cette histoire, il y a quelques années, en travaillant sur le traitement des animaux, pour mon Eloge de la fourrure. Aux lettres et interpellations diverses, j'ai pu mesurer que l'émoi suscité par la cruauté de Pétain envers les ânes était bien supérieur à l'indignation soulevée par la déportation des juifs. Par exemple, nul n'ose prétendre que Pétain a sacrifié les bourricots étrangers pour sauver les ânes français. Donc, quand Macron rend hommage à Pétain, une protestation de la SPA, au nom de la mémoire des ânes de Verdun, serait beaucoup plus efficace qu'un communiqué du CRIF. Il conviendrait également d'ameuter les turfistes. En travaillant sur la France du Tiercé, ordre et désordre d'une passion populaire, j'ai appris que le 14 juillet 1919, Pétain paradait sur Monsieur Monestir, un cheval de course réquisitionné. Sur son passage, on entendit crier “voleur ! ” Le manifestant solitaire fut aussitôt arrêté. Il expliqua que son cri s'adressait au cheval de Pétain, disqualifié pour dopage à Longchamp peu avant la guerre. Cruel envers les ânes, cavalier d'un cheval que l'on avait rendu dépendant aux drogues, Pétain est vraiment indigne. Malheureusement, les ânes aveugles ne manquent pas et ne ratent jamais une occasion de rendre hommage à celui qui creva les yeux des Français, après ceux des ânes.
Guy Konopnicki
Tags : petain, boucher, anes, cheval, verdun, hommage
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