• Prisons maudites ...

    La prison, on sait ce que c’est : on passe devant un tribunal plus ou moins sympathique, on est condamné à une peine, on nous emmène dans une cellule qui peut être plus ou moins délabrée selon le pays où l’on se trouve et on passe un très mauvais moment pendant plusieurs mois ou plusieurs années, c’est selon, en priant pour que sa demande de remise en liberté soit acceptée.

    En revanche, les prisons secrètes, on ne sait pas trop ce que c’est, parce que c’est secret. (Topito)

    3. Tazmamart, au Maroc

    La prison secrète du Maroc est peut-être l’une des plus célèbres du monde. Située en plein désert, elle offrait des conditions d’incarcération absolument dégueulasses et aucune possibilité de s’évader (à moins d’aimer tout ce qui est mourir déshydraté au milieu du désert). La prison a été construite en 1973, peu après la tentative de coup d’Etat de Shikrat. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec l’histoire marocaine, sachez que le coup d’Etat de Shikrat est une opération qui visait à renverser (et tuer) le roi Hassan II. Plusieurs officiers marocains ont alors profité d’une réception fastueuse organisée par le roi dans sa résidence d’été en présence de centaines d’invités dont plusieurs dignitaires étrangers pour demander aux cadets d’une école militaire d’ouvrir le feu sur le parterre, le tout dans une déferlante de violence dingue qui a coûté la vie à une centaine de personnes sans pour autant réussir à atteindre le roi. Les commanditaires ont été fusillés, mais les petites mains ont reçu des peines étrangement clémentes. C’est que ces peines n’allaient pas être purgées dans les prisons classiques, mais à Tazmamart, prison secrète aux conditions de détention terribles. L’un des exécutants, Ahmed Marzouki, a ainsi été condamné à 5 ans de prison – mais il sera finalement emmuré vivant pendant 18 ans. Obscurité permanente, petits trous pour l’aération, pas de toilettes, pas de médicament et pas d’hygiène. 18 ans emmurés dans une cellule secrète sans jamais qu’on lui dise s’il en sortirait un jour. Il en sortira en 1991 sous la pression des ONG et écrira un livre, Tazmamart, pour raconter cette expérience. C’est cette publication, et l’écho qu’elle trouvera dans la presse internationale, qui forcera Hassan II à fermer la prison en 1991.

     

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