Le bouquet de l'air entre les lèvres,
tu descendais le haut escalier
qui menait de ton existence à la mienne
et j'avais le vertige pour toi.
Quand mon cœur cherchait ton cœur
sous sa mince écorce de vie,
nos regards étaient si près l'un de l'autre
qu'ils ne faisaient plus qu'une seule allée de cils.
Il semblait que, captive de mes mains,
tu ne puisses plus vivre sans moi sur la terre.
Ton corps n'était plus qu'un feuillage
qui frémissait au gré de mon désir.
Le ciel n'était pas plus nu que ta chair
quand elle se dressait près de moi
comme la seule source
que mes doigts aient jamais pu retenir.
Lucien Becker