D’où vient cette impression diffuse que le gouvernement, comme à son habitude, ne dit pas toute la vérité et que, lorsqu’il s’y réfère — c’est « un moment de vérité », prévenait Élisabeth Borne en ouverture de sa conférence de presse, le 10 janvier —, c’est pour mieux nous mentir effrontément ? D’où vient cette impression étrange que cette réforme des retraites est, sinon inutile, du moins, une manière de gagner du temps avant une autre réforme, un autre report de l’âge légal de départ à la retraite, et qu’Emmanuel Macron voudrait en faire un totem narcissique ? Demain 64 ans. Et après-demain ? 67 ans, comme pour les Italiens et les Allemands ? Comment pourrait-il en être autrement ? D’où vient encore cette impression sourde que cette réforme répond moins à une urgence française qu’à un calendrier non pas élaboré à Paris, mais pensé à Bruxelles ?
Lors de la présentation de son projet de réforme, la Première ministre n’a pas manqué d’insister sur le déséquilibre actuel de notre système de retraite par répartition. Il n’y a plus que 1,7 actif par retraité quand il y avait encore 2,1 cotisants pour un retraité en 2002. En 2040, selon les projections du dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (Cor), le déséquilibre sera plus criant encore : ce ne sera plus que 1,5 actif par retraité. Diable !
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Celui qui parle de l’avenir est un coquin.
C’est l’actuel qui compte.
Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots