Être rappelé, c'est être vivant et être oublié, c'est mourir.

Cette idée est à la base de la vénération ancestrale et anime la vie même d'une communauté.

En fait, dans la spiritualité africaine, c'est la mémoire qui fait les ancêtres car les ancêtres sont ceux dont les vivants se souviennent.

Ceux dont on ne se souvient pas dérivent lentement vers le royaume du non-être, le royaume du néant, la mort finale.

La mort est donc tenue à distance par la mémoire.

Ici, la mémoire est métaphysique plutôt que simplement sociale ou politique.

Ici, la mémoire est spiritualité car elle s'enracine dans les structures profondes de la vie.

La suppression de la mémoire génère la mort individuelle et sociale et exclut les futurs.
David Tonghou Ngong

J'avoue je pense de la même façon, c'est drôle j'en ai discuté cette semaine avec une amie.

Ce qui serait bien, c'est que cette spiritualité africaine respecte nos façons de vivre et de penser depuis des siècles.

Je ne pense pas que le migrant africain qui débarque sur nos côtes ait emporté avec lui ce respect des morts et encore plus des vivants.