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Sale temps sur le monde ...
Par Gérard Charollois
En 1945 avec l’effondrement des fascismes, les peuples traumatisés par les horreurs des guerres impérialistes s’engagèrent, pour un temps, sur la voie d’une quête de la justice sociale, de la liberté individuelle, de la remise en cause des dogmes et des traditions. Pour les économistes, les trente glorieuses furent celles de la croissance, de 1945 à 1975. Je les qualifierai plus justement des « trente généreuses ».
La jeunesse - en ce temps où il y en avait une - contestait, revendiquait, s’insurgeait au nom de l’émancipation, contre les obscurantismes et les ordres injustes, pour les bons sentiments, pour l’amour, contre la guerre, pour les fleurs, contre l’argent qui corrompt tout. Bien sûr, ces étudiants de mai commirent bien des erreurs, en adulant des dictateurs qui n’avaient rien de libérateurs, de promoteurs de la raison et de l’équité. Mais par-delà cette absurdité qui consistait à préférer avoir tort avec Sartre plutôt que raison avec Aron, l’époque était printanière, pleine de volontés fécondes.
Aujourd’hui, par réactions en chaîne, nous subissons une phase régressive dont l’islamo-fascisme dans un camp, les pulsions conservatrices dans l’autre, sont les symptômes inquiétants. Même nos gauchistes de profession semblent oublier le vieux cri salutaire : « Ni dieu, ni maître » et par fascination béate pour tout ce qui vient d’ailleurs, renient ce fondement du socialisme : « la religion est l’opium du peuple ». Il découle de ces régressions une montée des périls enfantés par les crispations identitaires, les provocations communautaristes, un repli hargneux sur les « traditions » et la « pseudo-culture » des diverses tribus humaines.
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Tags : guerre, peuples traumatisés, 30 glorieuses, mafia, ploutocratie
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