• Si Marc Menant n'existait pas, il faudrait l'inventer ...

    Marc Menant: «Il faut apprendre à tout un chacun non pas la discipline mais l’autodiscipline»

     

    Entretien avec le journaliste de CNews

    Jeremy Stubbs et Sophie Rierba

    Le bouillonnant chroniqueur de CNews nous raconte sa passion pour l’histoire, le sport et les voitures, ainsi que ses opinions sur l’éducation, la science et l’actuel locataire de l’Élysée…

    Causeur. Qu’est-ce qui a motivé votre passion pour l’histoire ?

    Marc Menant. Le paradoxe, c’est que je n’ai pas toujours eu cette curiosité-là. Quand j’étais gamin, j’étais fasciné et façonné par mon goût des mathématiques. Je négligeais complètement l’histoire, car on me l’avait présentée uniquement sous la logique de combats et de victoires. Je n’arrivais pas à comprendre que, dans une République, on ait une fascination pour des rois. Néanmoins, je me demandais : comment la royauté s’était instaurée ? À force d’avoir ces questionnements, j’ai commencé à dévorer en autodidacte les livres d’Histoire. À l’école, on présente le roman national en donnant l’impression que tout se constitue de façon très logique, mais en fait l’appartenance à la nation ne vient que très tard. Pendant des siècles, les gens n’ont pas du tout le sentiment d’appartenir à une nation : on appartenait à son village, au mieux à sa région. C’est la coercition apportée par la religion chrétienne qui impose une forme de cohésion. Notre monde ne se stabilise vraiment avec une notion d’appartenance à un royaume qu’à partir de Richelieu, Louis XIII et Louis XIV. Ça ne date que d’hier. Ce qui est vraiment passionnant, c’est de suivre, à travers les textes des moines et les ouvrages de certains intellectuels appartenant à l’aristocratie, l’émergence d’un principe de liberté. D’où ma fascination pour les libertins. Ce sont eux qui bouleversent l’histoire et lancent le mouvement qui conduira à la Révolution. C’est pour cela que je me bats contre l’idée des « racines chrétiennes » de la France, les racines c’est l’origine, nous devons, de façon évidente, parler de « l’empreinte chrétienne ». La religion c’est le ciment du pouvoir, elle a permis l’asservissement du peuple et des paysans aux conditions de vie très précaires. Reste que le christianisme n’a pas échappé à la fragmentation à cause de diverses interprétations du dogme d’où l’arianisme, l’orthodoxie, le catharisme, le protestantisme qui ne cessèrent de générer des guerres de religions. Le XVIème siècle et la Renaissance virent l’émergence des libertins qui, renouant avec les philosophes grecs rétablirent la raison comme fondement de la prospérité de l’esprit ce qui les émancipa du carcan religieux et ouvrit la pensée à la liberté absolue. Conséquences, le déploiement des sciences et la licence des sens, ferments de mentalités nouvelles qui aboutiront à la Révolution.
    https://www.causeur.fr/marc-menant-il-faut-apprendre-a-tout-un-chacun-non-pas-la-discipline-mais-lautodiscipline-249934

     

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