• Sous les cadeaux ...

    Ah ! qu'il la raconte bien cette histoire de Noël, Bernard Clavel.
    Celle de Julien et Marinette. Enfants de familles modestes.
    Julien a commandé un beau train électrique. A l'heure dite, il trouve
    une orange et un train électrique miniature. Dépité, il fond en larmes.
    Marinette, sa voisine,  arrive et l'invite à venir découvrir son très beau cadeau :
    2 oranges "Une pour toi et une pour moi" Julien se met à pleurer d'émotion.
    Il découvre le partage. Le bonheur simple de l'autre qui rend heureux.
    Un souvenir, une petite fille de 3 ans environ, qui découvre, le soir de Noël,
    le sapin étincelant et dessous une montagne de paquets. Etonnée, sidérée, elle s'arrête en proie à une stupeur muette et éblouie. Elle dévore le tableau des yeux pour finir par se
    désintéresser des jouets et s'amuser avec les emballages sous le regard inquiet des parents.
    Tout est dit de Noël, fête du partage et temps fort de l'imaginaire des enfants ... sauf que maintenant plus personne n'a d'imagination ni d'imaginaire ... les hypers et la télé ont tout cassé.
    Car, avant d'être happés par la frénésie consumériste et penser "cadeaux, cadeaux" presque en terme de droits, ils se montrent sensibles au charme poétique de l'instant, un monde invisible
    où ils entrent de plein pied.
    Ce qui soulève une grande question :
    D'abord faut-il une telle démesure pour manifester l'affection aux enfants ? Comme s'il y avait quelques chose à prouver, quelque tort à réparer, quelque manque à combler. Il n'est d'ailleurs pas rare que l'énormité du monticule de cadeaux soit à l'inverse de l'attention et de l'affection données à l'enfant. Alors illusion d'affection ?
    Or, vient de rappeler Sevim Riedinger, l'enfant aspire naturellement à se relier au sacré qui "unifie l'être et apaise l'angoisse primordiale", c'est ce qu'a révélé cette clinicienne lors d'entretiens avec des enfants perturbés, qui pour nombre d'entre eux souffraient de n'avoir pu manifester cette "faculté d'étonnement et d'émerveillement qui ouvre à la dimension sacrée de l'existence". L'une d'entre eux dit : "Petite, je n'avais pas le droit de rêver, il fallait que je sois parfaite en tout". L'utile d'abord !
    On pense à Khalil Gibran : "Vos enfants ne sont pas vos enfants ... ils ne vous appartiennent pas"
    Jacques Legoff
    Professeur émérite des universités

    Sous les cadeaux ...


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