Par Jean-Luc Porquet

Devinette : quel rapport y a-t-il entre les SDF et les chimpanzés ? C’est simple. Il fait froid. On se remet à parler des SDF. On redit tout ce qu’on sait déjà. Le 115 sonne toujours occupé. Les centres d’hébergement débordent. Le nombre de personnes sans domicile fixe a bondi de près de moitié en douze ans. On en dénombre aujourd’hui près de 150 000. Le gouvernement met en œuvre le plan Grand Froid. On ouvre des gymnases. On multiplie les maraudes.

 En attendant que le thermomètre remonte, on s’offre un petit coup de démagogie. En 2002, Jospin avait promis « zéro SDF ». En 2007, Sarko en avait fait autant. Cette campagne-ci, c’est Mélenchon qui s’y colle : il veut : « créer un monde où zéro personne dorme dans la rue ». Applaudissements. Quelle est la solution ? On connaît la plus connue : plus de croissance, donc plus de richesse pour tout le monde, et pour, en bout de chaîne, les SDF. C’est ce que préconisent à droite les libéraux et à gauche les sociaux-libéraux.

Quel être normalement constitué pourrait opter pour ces derniers ? Donc, vive les SDF, vive la croissance, à bas les singes ! Lesquels peuvent numéroter leurs abattis. Les SDF sont priés de continuer d’appeler le 115.
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