Il arrive que l'on fasse un rêve.
On s'y prend, on y croit, on l'aime.
Le matin, en ouvrant les yeux,
deux mondes s'entremêlent encore.
Les visages de la nuit s'estompent dans la clarté.
On voudrait se souvenir,
on voudrait les retenir.
Ils glissent entre vos mains,
la réalité brutale du jour les rejette.
De quoi ai-je rêvé se dit-on ?
Que se passait-il ?
Qui embrassais-je ?
Qui aimais-je ?
Qu'est-ce que je disais et que me disait-on ?
On se retrouve avec le regret imprécis
de toutes ces choses qui furent ou qui semblaient avoir été.
On ne sait plus ce qu'il y avait autour de soi.
On se sait plus.
Ionesco